Introduction

L’ostéopathie est une discipline thérapeutique manuelle qui de par son approche systémique vise à lever les restrictions de mobilités des tissus du corps humain pouvant être responsable d’ une perturbation de l’état de santé, dans le but de restaurer le bon état d’équilibre du corps et donc la santé.

L’ostéopathie est présente en France depuis les années 1980 environs et se démocratise de plus en plus depuis une vingtaine d’année. Nombreux sont les patients ayant recours à cette approche alternative et à noter qu’il y a plusieurs types d’ostéopathie (celle qui fait craquer, celle tout en douceur, celle qui a travaillé que sur la tête ou sur le ventre…)

Alors pourquoi toutes ces disparités, quelles sont les différentes techniques utilisées et leur impact et pourquoi il n’y aura pas le même soin pour un même motif de consultation ?

Il n’y a en réalité qu’une seule ostéopathie qui regroupe tout un panel de techniques que le thérapeute adaptera en fonction des restrictions de mobilités repérées.

Le principal outil de l’ostéopathe réside en ses mains.

Cette thérapie manuelle est riche de différentes techniques dîtes : structurelle, fonctionnelle, énergétique, émotionnelle ayant un impact sur différents systèmes composant le corps humain : crânien, viscéral, fasciae, musculo-squelettique, liquidien…

Elles s’intéressent aux structures osseuses, articulaires et musculaires du corps humain et regroupent différentes méthodes :

Technique HVBA ou Trust ou quand « ça craque »

Celle qui fait tant parler et qui prédomine dans la pensée des patients car peut paraître impressionnante. Elle est rapide (HV = Haute Vélocité) sur une courte distance (BA = Basse Amplitude) grâce à une mise en tension au plus proche du verrou articulaire et peut s ‘accompagner d’un bruit « pop » ou le « craquement ». Notons toutefois qu’elle est indolore si elle est bien réalisée. Rassurez-vous il ne s’agit en aucun cas d’un frottement os contre os mais est la conséquence d’un phénomène tout à fait naturel qu’on appelle « cavitation » qui correspond à l’éclatement de l’agrégation de bulles de gaz au sein de l’articulation permettant le rééquilibre de la pression intra-articulaire entre liquide synoviale et air. Ce craquement n’est alors absolument pas essentiel et n’est pas un gage de réussite de la technique.

https://www.youtube.com/watch?v=TDZZaVfuhQA

Certains patients adorent d’autres détestent par appréhension ou tout simplement par le fait qu’elle nécessite une mise en tension rapprochée, le patient peut alors ressentir la technique comme invasive. Dans tous les cas n’hésitez pas à échanger avec votre thérapeute sur certaines appréhensions afin d’être informé et rassuré sur ce type de technique. Il y a toujours d’autres solutions dans la mallette d’un ostéopathe.

Les muscles permettent la mobilisation du corps par le biais des articulations en faisant le lien entre deux segments osseux. Cette technique utilise l’énergie musculaire du patient lui-même par des exercices de contracté-relâché pour redonner un bon état d’équilibre à l’articulation en perte de mobilité

Qui fait référence aux dysfonctions traumatiques et vise à restaurer les capacités d’élasticité du tissu osseux, à en rétablir les performances mécaniques dans les transmissions de forces et à améliorer le rôle des éléments circulatoires et neurologiques qui le traversent.

Technique qui fait référence à la méthodologie du LMO Lien Mécanique Ostéopathique.

La liste est non exhaustive. Il n’y a pas de contre-indication à l’ostéopathie à proprement parler mais plutôt des contre- indications à des techniques en fonction de l’état de santé du patient. On ne réalisera pas de Trust sur les nourrissons ou les personnes atteintes ou présentant un risque d’ostéoporose ou encore sur les suspicions de fractures ou d’entorses ou de malformation vertébrale, discale… On ne réalisera pas d’exercice d’énergie musculaire sur des lésions musculaires ou ligamentaires (déchirures, entorses..). 

Votre thérapeute connaît toutes ces contre-indications et leurs tests d’exclusions et saura s’adapter grâce à d’autres moyens pour vous proposer le soin le mieux adapté.

Elles s’intéressent aux structures musculaires, ligamentaires et aux fasciae, on parle aussi de techniques myo- fasciales. 

Le fascia est une membrane de tissu conjonctif qui enveloppe une structure anatomique (organe, vaisseau, muscle…). Leur particularité est qu’ils forment un véritable réseau réalisant une continuité anatomique de l’ensemble des structures du corps humain. L’ostéopathie s’intéresse beaucoup à ces fasciae car cette formation en réseau et cette continuité font écho à l’approche systémique de l’ostéopathie. En effet, un ostéopathe peut travailler les fasciae recouvrant le foie par exemple dans le but de soulager une douleur et une restriction de mobilité d’épaule grâce à la continuité de fibres entre les différents fasciae hépatique, thoracique et scapulaire.

Ils jouent un rôle biomécanique essentiel dans le soutènement des différentes structures anatomiques qu’ils enveloppent et dans la bonne transmission des forces musculaires.

Ils soutiennent également tout le réseau vasculaire, nerveux et lymphatique permettant la bonne vascularisation et oxygénation des tissus.

Ils sont riches en terminaisons nerveuses et ont un rôle proprioceptif (relatif à la posture) et nociceptif (sensation de la douleur) important.

Par des techniques douces et indolore, l’ostéopathe repère par ses mains les zones de tensions des fasciae, et travaille à leur relâchement par appui en balance avec d’autres zones du corps, en réalisant des mouvements à distance, en s’aidant de la respiration du patient…

Voici un lien vers un documentaire Arte que j’aime bien conseiller à mes patients expliquant ce que sont les fasciae : Fascinants fasciae sur Arte

https://www.youtube.com/watch?v=4_wQ7QEpy9o

Comme énoncé à plusieurs reprises, l’ostéopathie a une approche holistique du patient. Elle considère alors l’individu dans sa globalité impliquant non seulement la sphère physique mais aussi émotionnelle, psychique, énergétique, (sphères inhérentes à la personne elle-même), mais considère également les dimensions environnementales et temporelles du patient. Toutes ces sphères constituent la personne et sont en intéraction entre elles. On ne peut les dissocier et faire autrement que les considérer dans leur ensemble par une vision globale.

L’intérêt de cette approche est de permettre au patient une prise de conscience, d’exprimer et de faire du lien entre ses symptômes, ses émotions, le contexte environnemental et le temps.

Exemple très schématique d’une douleur chronique qui revient chaque année à une date anniversaire correspondant au vécu d’un événement (rupture, deuil, diagnostic d’une maladie…)

Il faut bien comprendre qu’une séance d’ostéopathie n’aborde jamais une seule et même technique. L’ostéopathe dispose de sa boîte à outil et compose et s’adapte en fonction des besoins du patient et de sa disponibilité à recevoir telle ou telle approche.

Chaque individu est unique, à son histoire personnelle et ses antécédents. De ce fait pour un même motif de consultation, par exemple une lombalgie, deux patients n’auront pas la même séance, la même approche ou les mêmes techniques.

Par ce même principe chaque thérapeute est différent et unique, par son histoire, son caractère, sa sensibilité, c’est pourquoi vous avez autant de disparité parmi les ostéopathes, ce qui fait la richesse de l’ostéopathie.